Hoho, mais c'est rigolo ici [Libre]

Hohoho, mais quel drôle d'endroit.

Evidemment, première chose que je faisais en arrivant ici, mettre mon nez partout et fouiller même là où je n'aurais normalement pas pu. Usant de mon charme naturel, et de ma mignonnitude, je réussis à me repéré sans trop de difficulté. Ah oui la capitale, grand question ce machin. Oui parce que, autant commencer par le plus intéressant. ça ne faisait que quelques jours que j'étais arrivé dans Games. Bon jusque là, rien de bien méchant, j'avais déjà traumatisé une dizaine de jeunes hommes, plus séduisants les uns que les autres. Huhu, ils tombaient tous dans mon piège, mazette que c'était drôle. Je la jouais petite fille fragile, perdue dans une graaaande ville terriiiblement bondée, et hop, Roméo venait à mon secours. Bon ensuite, petite comédie (je ne vous dévoilerais jamais mon secret de drague jeunes demoiselles), et hop je leur révélais que j'étais un garçon. Le plus drôle, c'était leur regard vide et la bouche tombante. Enfin bon, là c'était pas la question. La capitale avait attiré mon regard ce matin, et je me suis dis pourquoi pas y faire un tour ? Joker devait avoir de supers goûts et même si ce n'était pas sa ville, il devait bien l'avoir fait très élégante. Et moi, j'adore tout ce qui est élégant.
J'avais donc gambadé joyeusement jusqu'aux portes de l'immense ville, et avait finalement eu la motivation de visiter les lieux, sans toutefois y causer de quelconques désagréments. Bien entendu cher monsieur, enfin, ce n'est pas mon genre.

- Mazette !

Je ne peux retenir mon expression favorite en rentrant dans cette salle. C'est une salle bien différente, quand on sait quelle porte un nom : le bazar de tonton Joker. Apparemment, c'est un bazar. Je ne peux que le confirmer. Un tel désordre, cela devrait être interdit. D'après ce que j'ai compris, c'est une salle fourre tout, un endroit où toutes les babioles rigolotes et inutiles finissent. Et étranges aussi. Il y avait pleins de trucs : des meubles, des objets en tout genre, des vêtements, des masques, des véhicules etc. On aurait dit la salle sur demande, dans Harry Potter (un de mes livres favoris). Je ne savais pas quelle taille faisait cet endroit, mais il devrait être sacrément grand ! Je n'allais certainement pas m'ennuyer ici !
J'avance dans les allées, attrapant un masque, le mettant sur ma tête, faisant le fou avec. Deux pas plus loin, un autre attire mon attention. Il ressemblait beaucoup aux masques de venise, mais en chèvre, ceux qui ont le regard si vide et angoissant. Mais moi, il ne me faisait rien. Je le mets sur ma tête :

- Bwahaha, je suis le démon Bouc ! Donnez-moi vos femmes et vos enfants ! crie-je totalement pas crédible.

Ce masque m'occupe bien 2 secondes, avant que je ne le jette derrière moi, et sautille jusqu'à un fauteuil énorme, rouge en velours. Whaaa, il y a vraiment des gens qui jettent n'importe quoi. Je monte dessus, mazette ce qu'il est confortable ! En plus, on peut même s'allonger dessus ! Je glandouille comme ça pendant quelques minutes, avant d'apercevoir des gens passer devant la salle bazar. Ohoh, est-ce que je pense à ce que je pense ? Ouiii ! Merci moi-même ! J'allais m'amuser à faire peur aux gens qui allaient passer ici. Il y en avait forcément, un bazar attire toujours n'importe qui. Je descends de mon trône, et file fouiller dans le tas de tissus qui traînait pas loin. Il n'y avait pas un costume qui faisait peur ? Des robes, un costume de carotte, un vélo, une tasse de thé, un chapeau de 1 mètre 30 de haut, et finalement, un costume noir, qui ressemblait à une cape de croque mort. Chouette. Je repars chercher le masque de chèvre, et l'enfile, trouvant par la même occasion une perruque afro rose. Je vais être le plus beauuu. Je tombe sur un miroir assez haut pour me regarder en entier. Eh bien, on le voit absolument rien qui pourrait laisser deviner que Haruka Daiki se cache derrière. Déjà normalement, personne ne m'imaginerais là dedans, puisque je suis un trouillard. Mais bon, je m'ennuie tellement, qu'il faut bien trouver une activité.
J'entendis des pas dans la salle. Waii, déjà une première proie. Je rampe à quatre pattes jusqu'à la porte d'entrée, et surveille les environs. J'aperçois une ombre et dès qu'elle passe à ma portée, je lui saute dessus :

- BOUH ! crie-je à cette personne. (Je me relève et lève mon masque) Alors, je t'ai fais peur ?

- Evidemment que oui tu m’as fait peur !!! lui criai-je. J’ai failli mourir d’une crise cardiaque !!

Chouette j'ai réussi à la traumatiser. Ça a l'air d'être une jeune fille d'environ vingt ans je crois, enfin à vue de nez car je n'ai jamais été doué pour donner
un âge à quelqu'un. Je fais quelques pas de danse pour montrer que je suis content d'avoir réussi mon coup. Je m'accroche à son bras puis recule ensuite de quelques pas, lui laissant sa marge de manoeuvre. C'est vrai qu'elle avait l'air affolée, et ses jambes tremblaient de tous les côtés. Je lui souris, mon air idiot sur le visage.  En plus, elle a lâché un superbe cri qui me conforte dans mon sentiment de réussite. Mazette qu'elle est trouillarde, elle pourrait être une bonne amie à moi. Je la détaille un peu plus : de longs cheveux roses, soyeux, de beaux yeux roses rouges affolés et un joli corps svelte et fin. Elle est assez jolie, mais malheureusement pas mon style. Enfin, n'empêche qu'elle est peut-être sympathique ? Je penche la tête sur le côté, et lui souris :

- Chouette alors ! Désolé si je t'ai traumatisé, mais je m'ennuyais teeeeeellement ici que je cherchais une occupation.

On aurait dit une diva, avec ma pose dramatique, main sur le front, tête en l'air et yeux clos. Je lui fais un clin d'oeil, tire la langue et jette un loin le masque de chèvre que je tiens toujours à la main. Je m'assois par terre en tailleur et lève la tête pour regarder Miss Rose.

- Au fait, je m'appelle Haruka Daiki et toi ?

Je ne vais pas lui dire tout de suite que je suis un homme, ça pourrait donner de droles de situations. Huhuhu, je me marre intérieurement, voyons voir à quel point je pourrais utiliser mon transgenre pour la mettre dans l'embarras. À tous les coups elle me voit comme une mignonne petite fille rousse, donc j'agirai comme tel autant que possible ! Youpi.

- Un kimono ? Comme le mien ? c'est pourquoi faire ? Acchan ? c'est trognon comme prénom ! C'est le vrai ?

Je cache ma déception lorsqu'elle se détourne de moi, semblant plus intéressée par ce vêtement. Enfin, si elle voulait du mignon, je vais lui en donner. Je lui attrape le bras, et l'entraîne dans les nombreux tas d'objets qui traînent, comme une décharge de trésors. Je pointe tous les côtés à la fois :

- La on a les kimonos de soirée, des courts, pour draguer, des longs pour juste balader, mais les courts sont plus intéressants. Ici, c'est le kimono de sport, je ne sais évidemment pas le genre que tu cherches. Là-bas, c'est des kimonos plus passe-partout, habillés certes, mais pas pimpant. C'est drôle de voir que ce gros bazar est finalement bien trié parfois !

J'émets un rire cristallin, me retenant de lui en coller une pour me faire remarquer. Dis donc, c'est pas parce que tu es hétéro, que tu as le droit de m'ignorer non ? Je pleure intérieurement, continuant de fouiller dans le tas de fringues, sortant des kimonos les plus étranges et exotiques les uns que les autres. J'en trouve un joli, rose à fleurs blanches, pas trop long, avec un joli ruban, et le colle dans les bras d'Acchan.

- Tiens ! Essaye ça ! En plus c'est assorti à tes cheveux, il est magnifique non ?

Sans attendre sa réponse, je l'attrape par le bras, et la jette à moitié dans la cabine d'essayage, en lui criant de ne pas sortir tant qu'elle ne l'a pas mit. Oui il y a de tout ici, même des cabines. Je frappe des mains comme une petite fille. Avec un peu de chance, Acchan aurait beaucoup de poitrine, et je pourrais la voir un peu à travers. Pervers moi ? Pas du tout ! Je profite juste de la vue que l'on me donne n'est-ce pas ?